SUD PTT : une histoire de moutons et de brebis ?
« Moutons noirs », c’est l’expression utilisée par le Secrétaire général de la CFDT, lors du congrès confédéral de novembre 1988, pour stigmatiser les militantes et militants des PTT et de la Santé en voie d’exclusion. D’où « les brebis noires », pour le titre du livre consacré aux femmes ayant participé à la création des syndicats SUD. Histoire de la création de SUD PTT…
Caissière à Caen en 1972, Annick Coupé se syndique à la CFDT. Institutrice remplaçante de 1976 à 1978 à Paris, elle intègre les services financiers de la Poste à partir de 1978. Secrétaire régionale de la CFDT PTT Ile-de-France en 1984, elle fera partie des militant·es exclu·es de la CFDT à l’automne 1988 pour cause de soutien aux luttes et aux coordinations. Secrétaire générale de la fédération SUD PTT de 1989 à 1999, elle est ensuite porte-parole de l’Union syndicale Solidaires de 2002 à 2014. Annick Coupé est aujourd’hui Secrétaire générale d’ATTAC-France.
Le contexte
La création de la fédération SUD PTT intervient fin 1988 (tout comme SUD Santé-Sociaux). Les PTT (Postes et télécommunications) sont alors une administration qui regroupe près de 500 000 fonctionnaires. Le Premier ministre socialiste, Michel Rocard, lance à cette période les « chantiers de modernisation de la fonction publique », les PTT en seront le premier laboratoire… Derrière le vocable de « modernisation », il s’agit d’une attaque en règle contre les services publics, visant à en affaiblir les missions, à casser les statuts des personnels et à ouvrir la voie à une privatisation plus ou moins rampante. Ces orientations s’inscrivent dans les logiques politiques de la décennie 80 : réorganisation de l’appareil productif, casse des collectifs de travail, montée du chômage et des précarités, libéralisation des échanges financiers, « tournant de la rigueur » en 1983 porteur des politiques d’austérité, etc.
Le syndicalisme est confronté à ces évolutions et a du mal à y répondre, d’autant plus que la posture générale a été de ne pas gêner le pouvoir socialiste à partir de mai 1981. On parle alors de « crise du syndicalisme », de son affaiblissement et d’institutionnalisation. Les années 80 ont connu peu de luttes importantes si ce n’est contre la loi Devaquet ou des mobilisations chez les cheminot∙es et les étudiant∙es (avec mise en place de coordinations) en 1986. Après la chute du mur de Berlin en 1989, l’ambiance idéologique était à « la fin de l’histoire »…
Après 68, la CFDT, s’était développée face à une CGT très liée au Parti communiste, en sachant répondre aux aspirations autogestionnaires qui existaient alors, mais aussi aux mouvements sociaux qui se développaient sur des terrains hors entreprise comme les droits des femmes, les enjeux écologistes et le nucléaire ou encore les comités de soldats. Elle se revendiquait du socialisme autogestionnaire et de la transformation sociale. Mais à la fin des années 70, au nom du recentrage sur l’entreprise et de l’indépendance vis-à-vis du politique, la CFDT va entrer dans une logique de syndicalisme d’accompagnement du système, considérant qu’il fallait sortir d’une logique de lutte des classes et de l’antagonisme entre salarié·es et patrons, pour privilégier la négociation, même à froid. Des voix existaient pour s’opposer à cette orientation mais elles étaient minoritaires et l’appareil confédéral était de plus en plus verrouillé. Pourtant, les structures CFDT dans l’opposition menaient les batailles internes de congrès en congrès et pensaient que la coexistence était possible durablement.
L’automne 1988
L’automne 1988 va changer la donne. Deux conflits importants : le conflit des infirmières dans les hôpitaux et celui des « camions jaunes » à la Poste. Ce dernier se situe en Ile-de-France, là où les syndicats CFDT PTT étaient bien implantés et majoritairement oppositionnels à la ligne confédérale de la CFDT. Les camions jaunes transportent le courrier entre les centres de tri postaux et les bureaux de poste. Le personnel est mal payé (catégorie C de la Fonction publique) et menacé par la privatisation rampante qui a commencé à se mettre en place en province. Les agents ont des revendications liées aux salaires, aux conditions de travail et au refus de la privatisation. Réunis en assemblées générales, ils vont se mettre en grève à partir du 20 octobre 1988, avec le soutien des militant∙es et sections syndicales locales (CGT et CFDT principalement), et créent une coordination des centres concernés. Cette grève a très vite des conséquences sur la distribution du courrier ; mais la direction de la Poste et le ministère des PTT se refusent à ouvrir de véritables négociations. Le conflit dure et se durcit face à cette intransigeance : des camions jaunes vont bloquer les centres de tri et des bureaux de poste, certains chauffeurs jettent les clefs des camions, des garages des camions sont occupés… L’activité économique est touchée, notamment dans le secteur de la presse et de la vente par correspondance. Début novembre, des négociations nationales s’ouvrent enfin : estimant que le compromis proposé par la direction est acceptable, les fédérations CFDT, CFTC et FO appellent à la reprise du travail, sans même prendre le temps de consulter les grévistes, sans tenir compte des assemblées générales et de la coordination. Les militants de la CFDT engagés dans l’action ou la soutenant sont court-circuités. Ils font savoir publiquement qu’ils sont en désaccord avec la direction de la CFDT ; la tension va monter de plusieurs crans entre la fédération CFDT PTT et une majorité de syndicats et de militant·es de la région parisienne.
Le 7 novembre, plusieurs militants CFDT des garages postaux apprennent par la presse qu’ils sont démis de leur mandat syndical par la fédération, alors que le conflit n’est pas terminé. A la veille du pont du 11 novembre, le secrétaire général de la CFDT PTT tient une conférence de presse dans laquelle il exhorte le ministre Paul Quilès « à prendre toutes ses responsabilités et à faire respecter les libertés fondamentales, dont celles du travail » : un appel à peine voilé à faire intervenir les forces de l’ordre contre les piquets de grève et les occupations de centres postaux. Le 13 novembre, c’est chose faite, la police intervient avec des grues de l’armée et des dépanneuses privées, pour déplacer les camions qui bloquaient les centres de tri et des bureaux de poste. Le mouvement se termine avec de petites avancées revendicatives sur le déroulement de carrière. Comme celui des infirmières, qui se déroule dans la même période avec aussi mise en place d’une coordination, le conflit des camions jaunes va accélérer la crise entre des équipes CFDT, principalement en région parisienne, et les directions nationales CFDT de la santé et des PTT, soutenues par la confédération. Dans la même période, une grève importante va avoir lieu au centre de tri de Lille-Lezennes sur la question du pouvoir d’achat, impliquant CFDT et CGT localement. Mais très vite, là aussi la direction de la CFDT va se désolidariser des grévistes et dénoncer la grève. Par voie de presse, elle annonçait le 28 octobre « que la CFDT n’est plus dans la grève et que s’agissant des francs-tireurs de Lézennes (les responsables locaux de la CFDT), les responsabilités seront déterminées et des mesures seront prises ». Le 3 novembre, la section CFDT du centre de tri est dissoute et les accréditions syndicales sont retirés à ces militants locaux.
Tout cela annonce une mise au pas accélérée dans la CFDT, en particulier dans les secteurs le plus combatifs. La CFDT au plan national dénonce les coordinations, les considérant comme antisyndicales. A l’inverse, les structures professionnelles régionales concernées vont les soutenir et s’attirer les foudres de la direction confédérale. Au congrès confédéral de Strasbourg, fin novembre 1988, Edmond Maire, secrétaire général sortant, qualifie de « moutons noirs qui n’ont plus leur place à la CFDT » les militant·es engagé·es dans le soutien à ces luttes. Quelques jours après ce congrès, les procédures bureaucratiques d’exclusion se mettent en place dans les fédérations nationales CFDT PTT et CFDT Santé-sociaux, avec l’appui de la confédération. Plusieurs syndicats départementaux, les responsables régionaux de la région CFDT PTT, plusieurs centaines de militant·es de ces deux secteurs en Ile-de-France vont être mis dehors, Ce qui relevait d’un débat interne et de confrontations entre structures sur les orientations de la CFDT passe à une autre étape : le choix de la CFDT de se priver de militant·es qui certes étaient critiques mais construisaient quand même l’outil syndical CFDT.
Le choix de construire la Fédération SUD PTT
Devant ce coup de force, il nous a fallu prendre des décisions rapidement pour maintenir aux PTT un outil pour un syndicalisme de luttes et de transformation sociale. Le choix du sigle SUD, pour Solidaires, Unitaires, Démocratiques se veut le symbole de cette orientation. Le choix de construire une nouvelle fédération aux PTT s’est imposé très vite. Nous n’avons pas fait le choix d’aller à la CGT : certain·es d’entre nous y avaient milité et avaient été poussé vers la sortie, notamment en lien avec le soutien au syndicat polonais Solidarsnosc au début des années 80, mais aussi parce qu’iels avaient contesté le fonctionnement et la conception à cette époque encore très « stalinienne » de cette organisation. Il fallait aussi, fin 1988, prendre rapidement des décisions car les élections professionnelles, les Commissions administratives paritaires (CAP), étaient programmées pour mars 1989, avec un dépôt de liste quelques semaines avant cette date. A l’époque, toute organisation syndicale légalement constituée dans la Fonction publique (contrairement au secteur privé) pouvait se présenter (la loi Perben restreignant ce droit sera mise en place en 1996, en réponse à l’émergence de nouveaux syndicats comme SUD PTT ou la FSU).
Nous déposons les statuts de cette nouvelle organisation fin décembre, en faisant un appel à la fédération CFDT : si elle retire les sanctions, nous nous engageons à dissoudre cette nouvelle fédération. La CFDT restera droite dans ses bottes. SUD PTT va présenter des listes partout en Ile-de-France, à la poste comme aux télécoms, et quelques listes ailleurs (Nancy, Toulouse, Marseille, Lille, etc.). Les résultats de ces élections CAP (15% en Ile-de-France en moyenne, là où les syndicats SUD existaient à cette date, et 5% au niveau national) nous ont conforté dans le choix de ce nouvel outil syndical et nous ont donné accès à un minimum de représentativité et de droits syndicaux.
Le premier congrès national se tient en septembre 1989 à la Plaine-Saint-Denis, en banlieue parisienne. La fédération se dote de textes d’orientations, d’une charte identitaire et de statuts qui prévoient notamment la limitation des mandats La question de la place des femmes, du lien entre féminisme et syndicalisme, se traduit dans les statuts par l’adoption de quotas dans le bureau fédéral. Au-delà, cet enjeu politique est présent dès le début de la construction, s’inscrivant dans la continuité du travail fait dans la CFDT. Une commission femmes se met en place dès les débuts de SUD PTT et la volonté de rechercher le lien avec le mouvement féministe se traduira par les participations aux manifestations et espaces féministes qui réapparaissent dans les années 90 et, un peu plus tard, dans le lancement des journées intersyndicales femmes. Pour autant, cet enjeu féministe d’égalité reste, 35 ans après, l’objet de résistances dans le syndicalisme (à SUD PTT comme ailleurs) et un objectif politique loin d’être atteint. A ce congrès, assisteront des représentant·es des syndicats du Goupe des 10, de la Confédération paysanne, de la FEN (qui seront mis dehors en 1993 et créeront la FSU). Un moment d’émotion : la lecture devant le congrès d’une lettre d’Eugène Descamps, fondateur historique de la CFDT qui écrit notamment : « Vos orientations, tournées vers l’action, correspondent à mes conceptions d’un syndicalisme de mouvement, capable d’actions revendicatives, au plus prés et avec les travailleurs, mais agissant dans une perspective de transformation profonde de la condition salariale et de la société […]Vous avez dérangé l’ordre des choses… on le pardonne difficilement […] ».
L’affaire des 7 de Lille-Lezennes
Fin 1989, l’affaire de Lille-Lezennes [1] aurait pu signer la fin de SUD PTT… Un nouveau conflit a lieu au centre de tri postal de Lille-Lezennes. SUD y est impliqué, comme la CGT et FO. Le ministre des PTT, la direction de la Poste veulent casser ce conflit, en faire un exemple. Un nouveau directeur départemental est nommé, dont la mission est de remettre au pas ce centre de tri jugé trop combatif dans une période où le pouvoir socialiste veut mener ses grands chantiers de « modernisation ». A partir du 7 novembre, la grève démarre pour les conditions de travail, le manque d’effectifs. Refus de toute négociation, la direction annonce même la suppression de 14 postes de travail et organise des centres de tri parrallèles. Le 1er décembre, 7 employé·es du centre de tri, reçoivent un télégramme : iels sont suspendus de fonction pour « séquestration du directeur, voire de fait, entrave au fonctionnement des services », le directeur demande leur licenciement. Les 7 sont militant·es de SUD PTT alors que le conflit est mené par l’intersyndicale. Il s’agit bien, au plus haut niveau de la Poste, de casser SUD PTT. La jeune fédération va mettre toute son énergie, en lien avec les 7 militants concernés, pour faire face à ce coup de force. Elle engage une démarche qui servira de référence dans la construction fédérale : ne pas rester au sein de l’entreprise, interpeller le mouvement social, des personnalités, des élue·s, construire la solidarité et utiliser la communication. Un comité de soutien national se met en place avec des personnalités (Jacques Gaillot, Gilles Perrault, Henri Noguères, …). La Ligue des droits de l’homme (LDH) organise une commission d’enquête. Le conseil de discipline, qui se tient en février 1990, va durer plusieurs jours, une centaine de témoins sont cité∙es à comparaître. 4 des 7 sont en grève de la faim. A l’issue du conseil de discipline, aucun licenciement : un des sept est mis hors de cause, les autres subiront des mises à pied et des déplacements. La bataille juridique va se poursuivre jusqu’au Conseil supérieur de la fonction publique, qui reconnaitra que les sanctions étaient disproportionnées et le Tribunal administratif obligera la Poste à verser des dommages et intérêts à ces militant·es injustement sanctionné∙es. On a voulu diaboliser SUD PTT, l’affaiblir. Cette « affaire des 7 de Lille-Lezennes », au contraire, a renforcé la jeune fédération qui a su résister et gagner contre le ministre socialiste et ses soutiens !
Exister
La question de la représentativité va être un enjeu important dès les premières années de SUD PTT. Le changement de statut des PTT( loi Quilès votée en juillet 1990) et la logique de privatisation rampante qui se met en place vont rencontrer une forte mobilisation (sans la CFDT qui soutient le projet) mais qui ne sera pas victorieuse. Cette « réforme » aura aussi pour conséquence la mise en place de Conseils d’administration dans les deux entreprises publiques, La Poste et France Télécom. Le texte réglementant ces nouvelles structures prévoient que les élections soient réservées aux seules confédérations alors même que le droit syndical dépendra dorénavant de cette élection ! C’est le coup de massue. SUD PTT va mener campagne auprès des salarié·es, auprès de parlementaires, de la LDH entre autres, pour dénoncer ce déni de démocratie. Au niveau syndical, seule la CGT PTT s’élèvera formellement contre cet interdit, espérant sans doute que les potentielles voix de SUD lui reviendront. La CFDT intervient après du ministère pour qu’il ne cède pas. La première élection à ces Conseils d’administration se déroule donc en 1991, sans SUD PTT. La décision est prise dans la fédération d’engager une bataille juridique : c’est un terrain nouveau, qui n’est pas familier à des militant·es pour qui ce qui prime, c’est la construction du rapport de forces. Le juridique va devenir un outil, parmi d’autres, au service des objectifs syndicaux. En 1993, le Conseil d’Etat donne raison à SUD PTT et contraint la Poste et France Télécom à revoir leur copie : SUD PTT pourra se présenter aux élections suivantes, celles de 1994, au même titre que les autres syndicats. Cette bataille, qui a pris du temps, de l’énergie et des moyens financiers va convaincre SUD PTT que le droit n’est pas une fin en soi mais un outil au service de l’action syndicale. Ce changement de statut des PTT va de pair avec un développement de la précarité sans précédent : la plupart des contrats de travail des personnels de droit privé ne respectent pas le Code du travail. SUD PTT va se servir du droit, pour faire respecter les droits de ces salarié·es de droit privé, de plus en plus nombreux et nombreuses, et gagnera beaucoup de procès qui feront jurisprudence.
Reconstruire l’interprofessionnel
Même si par la force des choses, nous construisions une fédération professionnelle aux PTT notre projet était interprofessionnel car il ne nous semblait pas possible de penser un syndicalisme de transformation sociale par le seul biais professionnel. Nous avons maintenu les contacts avec des syndicats CFDT oppositionnels (notamment la CFDT Cheminots), avec des militant·es et structures de la CGT, les courants Unité et Action ou Ecole Emancipée de la FEN (qui créeront la FSU en 1993). Cela donnera lieu à des publications et des rencontres, sous le nom de Collectif notamment. Nous avions aussi la volonté d’être en lien avec les autres mouvements sociaux, considérant que le syndicalisme ne pouvait à lui seul être porteur des luttes sociales et de la transformation sociale. SUD PTT va s’impliquer très fortement dans la création d’AC ! (Agir ensemble contre le chômage !) ; et plus tard, dans le soutien aux luttes de sans-papiers (occupation de l’église Saint-Bernard en 1996). Des liens vont se créer rapidement avec la Confédération paysanne, avec le DAL (Droit au logement)…
Cet objectif de « reconfédéralisation » nous conduit à prendre en positif la proposition de rencontre faite, début 1989, par ce qui s’appelle à l’époque le « Groupe des Dix », regroupement de syndicats autonomes qui avaient refusé, en 1948, comme la FEN, de choisir entre CGT et FO. Nous ne connaissions pas directement ces syndicats et leur regroupement et en avions, venant d’une confédération, une vision assez négative avec le prisme « syndicats autonomes = syndicats corporatistes ». Mais nous étions conscient·es que le syndicalisme était confronté à de nombreuses questions, que des processus de décomposition étaient à l’oeuvre, qu’il n’y aurait pas de baguette magique pour répondre à ces défis. Dans ces conditions, il fallait se défaire de tout sectarisme. Cette rencontre avec des syndicats ayant une autre histoire que la nôtre se fait en 1989, année où a lieu un conflit important de plusieurs mois et aux formes d’action assez radicales (les chèques versés aux services des impôts par les entreprises sont mis à l’abri par les grévistes) ; un des syndicats importants du Groupe des 10 est le SNUI (Syndicat national unifié des impôts) il prend une part décisive dans cette mobilisation et cet affrontement avec le pouvoir socialiste (alors qu’historiquement sa base était assez proche du PS). Cette séquence et les premières discussions que nous avons avec le Groupe des 10 nous ont convaincu qu’avec des histoires, des pratiques et des cultures différentes, nous avions des préoccupations et des questions communes sur l’avenir du syndicalisme. SUD PTT décide de s’impliquer dans le Groupe des 10, qui était à ce moment là un regroupement informel, sans statut, sans existence légal, de syndicats nationaux professionnels. La création de l’UNSA en 1993 va entrainer une clarification dans le Groupe des 10 et le départ de plusieurs syndicats qui vont la rejoindre, considérant que celle-ci répond mieux à leur positionnement syndical.
Le mouvement social de l’hiver 1995 va accélérer les questions de structuration du Groupe des 10 (qui en 1995 regroupait déjà 17 syndicats). Ce mouvement social a permis de mesurer qu’au-delà des histoires différentes, ces syndicats se se sont situés dans cette mobilisation, du bon côté de la barrière. Ce positionnement a conforté SUD PTT dans son engagement dans le Groupe des 10 pour le structurer et mettre en route le projet de l’Union syndicale Solidaires.
⬛ Annick Coupé
[1] Fédération SUD PTT, L’acharnement. Chronique de la répression des 7 postiers de Lille-Lezennes, éditions Syllepse, 1993.
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