Nos mots et les leurs

Un ouvrage récent, Le Ministère des contes publics, paru en septembre 2021, montre comment des manipulations du langage, par le recours à une langue technicienne et une agglutination de formules péremptoires (« L’endettement-atteint-120-%-c’est-très-grave »), ont pu rendre « incontestable » aux yeux du grand public le point de vue du néolibéralisme sur les finances publiques, en particulier la « nécessité » de réduire les dépenses au nom de « la dette ». Peu auparavant, un autre livre, La guerre des mots, est allé plus loin en insistant sur le danger pour le monde du travail, déjà bien connu et référencé, d’utiliser le vocabulaire promu par le système capitaliste pour désigner des phénomènes sociaux.