Du congrès Solidaires…

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A l’occasion du congrès de l‘Union syndicale Solidaires, du 22 au 25 avril 2024, les organisations syndicales nationales interprofessionnelles françaises ont pu adresser un message aux congressistes, aux militantes et militants Solidaires. Il nous a semblé que la teneur de ceux-ci méritaient une diffusion plus large. Incontestablement, ils alimentent des débats qui traversent toutes les organisations ; ce ne sont pas débats abstraits ; ils reposent notamment sur l’expérience de la lutte du premier semestre 2023. Si nous reproduisons ici les interventions CFDT, CGT, CFE-CGC, UNSA, CFTC et FSU, cela ne retire rien de l’intérêt de celles d’organisations ne représentant pas des salarié∙es, comme la Confédération paysanne ou le Syndicat des avocats de France (SAF), d’organisations d’autres pays (CSP Conlutas du Brésil, CGT de l’Etat espagnol, CUB d’Italie, IP de Pologne, PPSWWU de Palestine, Sois comme Nina d’Ukraine, LAB du Pays basque, CDMT de Martinique).


Marylise Léon, Sophie Binet sont secrétaires générales de leur organisation, François Hommeril et Cyril Chabanier en sont président, Laurent Escure et Benoît Teste sont secrétaires généraux.


Dessin d’Alain de Rachni . [www. formesdesluttes.org]
Dessin d’Alain de Rachni . [www. formesdesluttes.org]

Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT

« Chers cousins »

« Je suis très, très heureuse de vous dire un mot aujourd’hui durant votre congrès. Grâce à Murielle et Simon, nos organisations ont appris à retisser des fils, nous avons appris à mieux nous connaître, à mieux comprendre quel syndicalisme nos organisations font vivre. Et on peut se le dire : 14 journées de mobilisations, ça rapproche ! Avec encore plus de réunions de préparation, des intersyndicales avant et après ces journées… Notre détermination commune à combattre cette réforme des retraites totalement injuste nous a permis de partager davantage, de se parler franchement, d’accepter nos différences.

Le paysage syndical est riche et varié ; il est aussi respectueux les uns des autres ; et, aujourd’hui, c’est une sacrée richesse, je pense. Ça n’a pas toujours été le cas, je le sais, et je ne veux pas enjoliver les choses. Mais, accepter de mettre nos différences de côté quand l’intérêt des travailleurs et des travailleuses l’exige, c’est un héritage de ce combat commun. Nous sommes tous et toutes des militants et des militantes.

Murielle, je te souhaite une très belle continuation ; Simon, je sais que tu seras un militant dans l’âme pour longtemps, aucun doute ! Je te souhaite le meilleur pour la suite ; merci pour ton ouverture d’esprit, la clarté de tes positions, ta bonne humeur à toute épreuve, les pizzas et les apéros partagés. Je vous souhaite une très, très bonne fin de congrès, de beaux débats et une bonne continuation à toutes et tous très, chers cousins ! »


Dessin de Badame L’Ambasadrise. [www. formesdesluttes.org]
Dessin de Badame L’Ambasadrise. [www. formesdesluttes.org]

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

« Le travail avec Solidaires est historique »

« Je tiens à vous adresses les salutations soraux-fraternelles de la CGT. On tenait à vous adresser un message, parce que, pour la CGT, le travail avec Solidaires est historique et très important, puisque nous partageons trois choses très importantes : la première est la conviction que pour gagner dans nos luttes il faut l’unité ; et, malheureusement, comme vous le savez, l’unité est un combat et pour ce combat nous avons besoin de nous serrer les coudes ; c’est ce que nous avons dans les intersyndicales contre la réforme des retraites, au niveau national avec Simon et Murielle, et aussi dans les territoires et dans les professions. A chaque fois, on a très bien travaillé ensemble pour maintenir cette unité jusqu’à aujourd’hui.

La deuxième chose que nous partageons, c’est la conviction qu’il faut lier la mobilisation sur les questions sociales à la mobilisation sur les questions sociétales ; les organisations syndicales doivent aussi être présentes dans les luttes féministes, environnementales, antiracistes ; dans tous les collectifs citoyens dans lesquels nous sommes impliqué∙es, nous travaillons toujours main dans la main pour avoir les modes d’organisation qui permettent de gagner les mobilisations les plus larges. C’est ce que nous faisons ensemble, par exemple dans les mobilisations féministes du 8 mars et c’est ce qui a permis de gagner une grève féministe le 8 mars de plus en plus suivie, avec, cette année, un élargissement très intéressant de l’unité syndicale.

Et puis, la troisième chose que nous partageons, évidemment, c’est ce syndicalisme de luttes et la conviction que pour l’emporter face au néolibéralisme radicalisé auquel nous sommes confronté∙es, il y a besoin d’amplifier le rapport de force et les luttes ; nous nous retrouvons, au quotidien, dans ces luttes, avec de nombreuses avancées ; c’est important de le rappeler parce que leur stratégie c’est le fatalisme pour jouer la démobilisation. Emmanuel Macron a réussi à imposer sa réforme, en force, malheureusement grâce à la Vème république, mais il a perdu beaucoup de plumes ; notamment, il n’a plus de majorité à l’Assemblée nationale, plus aucune crédibilité dans le pays ; il fait beaucoup de gesticulation médiatique, mais il a un mal de chien, aujourd’hui, à faire voter ses réformes. Par exemple, c’est une grande victoire que nous ayons réussi à faire voter par le Sénat le rejet du CETA, ce traité de libre-échange avec le Canada. Nous avons aussi réussi à faire voter par le Parlement une loi protégeant le service public de l’énergie. Ces victoires, et toutes celles que nous arrachons au quotidien, comme celle que viennent d’obtenir les cheminots et les cheminotes à la SNCF avec l’accord sur les départs anticipés, c’est le signe qu’il ne faut surtout pas désespérer, qu’il faut continuer nos mobilisations parce que les salarié∙es n’ont jamais été aussi lucides sur les impasses environnementales et sociales des politiques néolibérales. C’est un point d’appui très important pour la suite.

Je vous souhaite d’excellents travaux pour votre congrès, et je sais qu’on se retrouve dès la semaine prochaine dans tous les défilés du Premier mai. A très bientôt camarades ! »

François Hommeril, président de la CFE-CGC

« Plus que jamais, apprendre à travailler ensemble  »

« Bonjour les ami∙es, cher∙es camarades. Au nom de tous les militants et militantes de la CGC, je vous remercie de votre invitation. C’est un grand bonheur pour moi d’intervenir à l’occasion de votre congrès. Un bonheur et une fierté collective, car c’est finalement ce que nous avons été capables de construire ensemble dans l’intersyndicale contre la réforme des retraites, qui vit encore aujourd’hui, et qui rend possible cette expression. Mieux se comprendre, plus se respecter et, finalement, emporter la confiance de toute la population, dans la diversité de ce que nous représentons !

Spéciale dédicace à Murielle, à Simon, deux militant∙es impeccables, personnalités remarquables découvertes à cette occasion, et que j’embrasse. A l’heure où le gouvernement veut faire disparaître les droits des salarié∙es, en les effaçant de la fiche de paie, il faut, plus que jamais, apprendre à travailler ensemble. Je vous salue, je vous souhaite un très, très bon congrès. »


Dessin de Marie Maroilleau. [www. formesdesluttes.org]
Dessin de Marie Maroilleau. [www. formesdesluttes.org]

Laurent Escure, secrétaire général de l’UNSA

« Nous prenons plaisir à avoir des combats communs »

« Un salut amical de la part de l’UNSA à tous les congressistes de Solidaires. Nous prenons plaisir à avoir des combats en commun. Nous savons, bien sûr, que nous avons des nuances, parfois même des désaccords, dans la stratégie ou sur certains sujets. Mais nous avons aussi des choses qui nous rassemblent. Cette question d’unité syndicale est une question essentielle, qui nous a permis de mener, tous ensemble, la bataille sur les retraites. Elle nous a permis de dénoncer ensemble la loi Immigration. Elle nous a permis aussi, de faire du 8 mars, à la fois un évènement de toute l’intersyndicale et, à quelques-unes de nos organisations, une grève féministe. Nous avons donc des sujets qui nous rassemblent : évidemment, la justice sociale, l’égalité, la dénonciation de l’extrême droite et des menaces qu’elle fait peser sur les travailleurs ; et nous allons continuer en commun.

C’est pour cela que c’est avec grand plaisir que je m’adresse à vous et que je vous adresse ce salut amical et fraternel. Je vais un clin d’œil à Murielle et Simon, parce qu’on a pris plaisir à travailler ensemble dans l’intersyndicale et j’espère que ça va continuer avec les dirigeants de Solidaires ».

Cyril Chabanier, président de la CFTC

« Rien n’est plus proche d’un syndicaliste qu’un autre syndicaliste »

« Bonjour à tous et bonjour particulièrement à Murielle et à Simon. Merci de m’inviter à vous adresser quelques mots à l’occasion de votre congrès. Je voudrais dire d’abord que je remercie sincèrement Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Je les remercie car sans eux, il n’y aurait peut-être pas eu d’intersyndicale ; et donc, il n’y aurait pas eu ce rapprochement salutaire entre toutes les confédérations, qu’on observe maintenant depuis plus d’un an. Ce que je vais dire va sans doute surprendre vos militants, comme ça a surpris ceux de la CFTC : avant ce combat contre la réforme des retraites, avant de se retrouver presque tous les jours, en vision par téléphone ou dans les manifs, nous ne nous connaissions pas, ou alors mal, car on était nourri par des préjugés qui peuvent accompagner la réputation de nos syndicats respectifs. Or je crois que rien n’est plus proche d’un syndicaliste, qu’un autre syndicaliste ! Nous déchirer, nous critiquer, nous invectiver, c’est faire le jeu de ceux qui gagnent à diviser les salariés et les travailleurs. Bien sûr, nos modes d’action divergent ; bien sûr, nos idéaux pour la société peuvent parfois se contredire ; mais tant mieux !

Pour que le syndicalisme soit vivant et vivace, il faut qu’il porte une offre variée, qui corresponde aux attentes des agents publics et des salarié∙es, déjà trop nombreux et nombreuses à s’abstenir lors des élections professionnelles. Il y a de la place pour les bleu∙es de la CFTC, comme pour les roses de Solidaires. Il nous faut garder notre unité ; et quand elle n’est plus possible, le respect ne doit pas s’envoler. Que ce soit au niveau national ou au niveau local. Dans certaines entreprises ou administrations, nous serons parfois, temporairement, opposé∙es, le temps d’un scrutin. Mais, tout au long de l’année, nous devons être capables de trouver des convergences, à chaque fois que c’est possible. Et c’est arrivé entre nos syndicats, encore tout récemment. Je ne parle pas du dernier moment de convivialité que nous avons passé ensemble dans les locaux de la CFTC … Mais je veux parler du cas, par exemple, de Luminess ; l’entreprise vient de décrocher un contrat qui se compte en milliards et une centaine de salarié∙es demandent des revalorisations de salaire à leur patron. Devant l’échec des NAO, nos équipes se sont associées pour débrayer. C’est la preuve que des convergences sont possibles, et cela doit nous pousser à nous parler et à nous respecter, voute l’année.

Je souhaite à toute l’équipe dirigeante et à tous les militants et toutes les militantes de Solidaires un magnifique congrès. Au plaisir de se revoir ! »


Dessin de Vibri Feno. [www. formesdesluttes.org]
Dessin de Vibri Feno. [www. formesdesluttes.org]

Benoit Teste, secrétaire général de la FSU

« Ne pas bazarder l’héritage syndical que nous avons construit »

« Je tenais à venir et merci à vous de me donner l’occasion de m’exprimer dans votre congrès, comme je l’avais fait, d’ailleurs, lors du précédent. Quand on vient, on se sent de la famille, l’accueil est chaleureux et on se sent surtout partie prenante d’une seule et même manière de faire du syndicalisme : se battre, lutter pour la transformation sociale, pour la transformation radicale de la société, contre les dominations. Bien sûr, nous n’avons pas toujours le même horizon revendicatif, les mêmes approches. Mais jamais nous ne faisons de ces différences des freins à l’unité, en particulier à l’unité d’action.

Les liens sont forts et se sont renforcés dans la période précédente entre nos organisations. Très souvent, Solidaires et la FSU, avec la CGT, sont les trois organisations qui portent cette ambition de transformation de la société et qui parviennent à entrainer l’ensemble de l’intersyndicale quand c’est possible et qui n’hésitent pas à faire à trois quand ce n’est pas possible. Et puis, avec Solidaires, et avec d’autres comme la Confédération paysanne par exemple, nous partageons la volonté de travailler dans un cadre pérenne avec les organisations écologiques, pour matérialiser le fait que les luttes sociales et écologiques ne s’opposent pas ; au contraire, elles sont une seule et même lutte ; vous en avez parlé dans votre congrès à propos de l’Alliance écologique et sociale. Mais cela se traduit aussi par un groupe commun Solidaires/FSU/Confédération paysanne au CESE, par un investissement commun dans divers collectifs unitaires, sur les droits et libertés, féministes, pour les droits des immigré∙es, dans le cadre du collectif pour une paix juste et durable en Palestine, j’en passe car le temps est contraint.

Je tenais à saluer ce travail commun ; On va avoir besoin, dans la période qui vient, de développer encore ces cadres unitaires : une période qui nous saisit d’effroi, une période abominable, l’extrême droite aux portes du pouvoir, les droits des travailleurs et travailleuses de plus en plus malmenés, les libertés de plus en plus menacées… A ce sujet, je veux dire que vous pouvez compter sur notre soutien envers vos militantes et militants réprimé∙es. La période est aussi marquée par une attente très forte des salarié∙es, de la population, vis-à-vis de nous pour construire un autre avenir, pour construire des cadres qui permettent de se battre contre cette situation.

Il y a incontestablement une confiance renouvelée dans les syndicats ; ça redonne de l’espoir ! Cette confiance, elle est timide, elle est contradictoire, mais elle se voit par plusieurs aspects : une image plus positive des syndicats, quand on parvient à construire avec les salarié∙es des cadres d’action efficaces ; ça se voit aussi, pour ne citer qu’un exemple mais je me devais de la citer, parce qu’il est important dans la période, dans le mouvement du personnel de l’Education dans le 93, un mouvement qui est construit par une intersyndicale unie, déterminée, dans laquelle SUD, CGT, FSU sont une nouvelle fois ensemble. Une intersyndicale, dans laquelle les collègues ont confiance parce qu’ils et elles se retrouvent dans les actions qui sont proposées, une intersyndicale qui a réussi à entraîner aussi les parents d’élèves, la population. Évidemment, ce n’est pas la seule lutte du moment, y compris dans l’Éducation ; partout sur le territoire il y a des luttes importantes et, très souvent, nous sommes ensemble dans ces luttes, avec une force de conviction importante. C’est ce mouvement d’ampleur qu’il faut continuer à construire. C’est ça aussi, la lutte contre l’extrême droite ; là où l’extrême droite prône le repli sur soi, nous sommes l’incarnation du collectif ; là où l’extrême droite prône la haine de l’autre, nous sommes l’incarnation de l’humanisme, du progrès social ; nous sommes les ennemis mais aussi le parfait contrepoint de l’extrême droite et cela nous donne une immense responsabilité.

La deuxième partie de mon propos sera centré sur la question de l’unification du syndicalisme de transformation sociale. Voilà comment nous, à la FSU, nous abordons cette situation : d’abord, nous considérons que cette question est très liée à la situation que je viens de décrire. La montée des périls nous oblige à penser les choses en termes d’efficacité, d’unité et d’union. Évidemment que la situation du syndicalisme n’est pas la seule cause des difficultés ! Le pluralisme syndical, ça peut être vu aussi comme une chance, une richesse ; mais, est-il possible de penser ce pluralisme, cette diversité dans un cadre où nous donnerions à voir une capacité renouvelée à nous unir, à faire du commun ? En tous cas, pour nous, il a toujours été question de réfléchir ensemble à créer un nouvel outil syndical. C’est-à-dire faire du neuf, pour faire avec l’histoire des uns et des autres, pour faire avec les pratiques des uns et des autres, pas faire contre évidemment, mais ne pas faire de différentes approches des freins à un travail dans des cadres pérennisés.

Il faut que toutes ces démarches ne soient pas identifiées à des démarches d’appareil et donc soient discutées au plus près des collègues, au plus près de la population, que cela donne de l’élan, que ce ne soit pas une discussion au sommet. Dans la période récente, la CGT a rouvert le jeu avec la seule FSU. Nous avons choisi de nous engager résolument dans ce travail, tout en rappelant que notre ambition est d’aller au-delà de deux organisations qui se rapprocheraient. Nous souhaitons continuer à en discuter avec Solidaires, quelles que soient les formes que Solidaires souhaite donner à cette discussion. Dans tous les cas, le groupe de travail que nous avons mis en place avec la CGT, dans nos esprits : un, c’est une étape, et deux, ça ne saurait fragiliser les cadres intersyndicaux, en particulier le cadre à trois organisations que nous avons su trouver sur beaucoup de questions, sur beaucoup de sujets. Pour nous, c’est complémentaire, pas concurrent, et ça maintient l’ambition de construire, le plus possible de cadres FSU, CGT, Solidaires, quand ces cadres sont nécessaires ; ca ne remet évidemment pas en question les engagements Solidaires, FSU, dans l’Alliance écologique et sociale ou ailleurs. Mais, pour nous, les possibilités, dans l’immédiat, d’approfondir un travail en commun, avec la seule CGT mais espérons-le avec d’autres ensuite, ça peut signifier la préfiguration d’avoir une alliance visible qui doit pouvoir être identifiée comme une force nouvelle qui fait du neuf, qui n’aurait pas additionner mais multiplier ses capacités d’action, qui attireraient des gens aujourd’hui non syndiqués qui verraient qu’il se passe quelque chose … C’est un objectif très ambitieux, ça reste à construire, on n’en a pas défini les formes, pour ne pas nous enfermer dans une construction plutôt qu’une autre, pour laisser la place aux débats, aux discussions à la base,. Mais c’est un travail, un dialogue que nous devons poursuivre.

Bien sûr, ça pose des questions redoutables que je ne vais pas développées ici. Si l’unité s’approfondit avec d’autres organisations, est-ce que les salarié∙es  continuent à s’identifier dans une force dans laquelle ils et elles se sont reconnu∙es au départ, si cette force est alliée à une autre organisation syndicale ? Est-ce qu’on continue à avoir cette capacité à se reconnaître dans cette organisation, dans tout ce qu’elle charrie de valeurs, de pratiques syndicales ? Certes, ce n’est pas évident ! Il faut traiter les choses avec intelligence et sérieux, pour ne pas bazarder l’héritage syndical que nous avons construit et qui n’est pas à négliger.

Il est vrai que la problématique se pose un peu différemment pour nous : la FSU n’a pas vocation à s’entendre au-delà de la Fonction publique de l’Etat et de la Fonction publique territoriale. De ce fait, nous sommes toujours plus ou moins en tension entre la volonté de développer un syndicalisme interprofessionnel, d’intérêt général, qui a vocation à s’adresser à l’ensemble des salarié∙es et, en même temps, la nécessite de ne pas se replier, de ne pas se rabougrir sur un secteur quel qu’il soit, ici le secteur de l’Éducation, au risque de développer un syndicalise sectoriel qui se replierait dans une forme d’autonomie que nous ne voulons pas comme modèle syndical. Donc, il y a une forme de tension dans le syndicalisme FSU et nous devons réfléchir, avancer, mais, je l’espère, avec toutes les forces qui seront disponibles. Bref, nous ne méconnaissons pas les difficultés, nous savons aussi que cette question, à elle seule, ne saurait régler les problèmes que rencontrent le syndicalisme. Il ne s’agit pas d’additionner des difficultés, ce qui ne résoudrait pas les questions de fond. C’est à cela que nous voulons continuer à travailler, quoi qu’il se passe en terme organisationnel, avec Solidaires en particulier.

Un dernier mot, juste pour saluer Simon, pour confirmer son caractère festif, sympathique, … qui n’enlève rien à son séreux. Il a beaucoup contribué, sur le fond et intellectuellement, en apportant toute la conviction de son engagement à faire avancer les intersyndicales, de manière très sympathique, très agréable et c’était un plaisir de militer avec lui ; Plein à courage à Murielle pour la suite de son mandat et aux autres camarades qui prendront des responsabilités à l’issue de votre congrès. Bonne suite et fin de congrès ! »


Dessin de Sébastien Marchal. [www. formesdesluttes.org]
Dessin de Sébastien Marchal. [www. formesdesluttes.org]
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