Ce que le chlordécone dit des territoires de la Martinique et de la Guadeloupe

Ce texte est une réflexion issue des interventions et débats qui se sont exprimés lors de l’atelier « chlordécone, vérité et réparations » lors de l’Université des mouvements sociaux et des solidarités en août 2023 à Bobigny. De longue date, SUD PTT s’est intéressé à faire le lien entre défense des intérêts des travailleurs et travailleuses antillais·es et le passé colonial et esclavagiste, considérant que la situation sociale et économique des Antilles, les conditions faites aux Antillais·es au travail avaient à voir avec ce passé, qu’ils et elles vivent aux Antilles ou ailleurs. SUD PTT, avec Solidaires, a donc contribué à la tenue de cet atelier dans lequel un duplex était organisé entre Bobigny, la Martinique et la Guadeloupe. Un manifeste est issu de ce travail.

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Les rapports toujours coupables du capitalisme avec le racisme

Les discriminations racistes dans le monde du travail, énoncées de façon nette et répétée par les institutions, par le Défenseur des droits* en particulier, viennent
de loin. Nous avons voulu ici exposer ce que nous semblent être les rapports entre capitalisme et racisme dans les continuités : capitalisme/esclavage, colonialisme/travail forcé, salariat, discriminations.
Ces continuités montrent à nos yeux la nécessité impérieuse pour nos luttes, nos revendications, notre volonté de transformation sociale, d’intégrer profondément la dimension antiraciste de notre combat syndical.

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La guerre d’Algérie

Ca texte est paru en 1999 dans le n° 4 de Tsantsa, revue de la Société suisse d’ethnologie. Il a été repris dans L’Outrage aux mots, OEuvres II, Editions P.O.L, 2011. Alors que 60 ans après les crimes d’Etat du 17 octobre 1961 aucun gouvernement français n’en a reconnu ce caractère, il raisonne d’une forte actualité. A propos de la Guerre pour la fin de la colonisation en Algérie bien sûr, mais pas seulement ; il parle d’une autre guerre en Algérie, celle des années où il écrit, qui ensanglanta le pays à la fin du 20ème siècle. Une période, nous sommes avant le 11 septembre 2001, où « le principal allié arabe des Américains finance le fanatisme cependant que ces mêmes Américains, fiers d’être la plus grande démocratie du monde, soutiennent les Talibans ». La loi sur les 35 en France, les accords d’Oslo qui entérinent la colonisation de la Palestine, ou encore la terrible répression exercée par la Junte argentine à partir de 1976 sont aussi évoqués… La fin est d’une cruelle véracité : « La guerre ne fut-elle  pas finalement un bien ? La mort ne renouvelle-t-elle pas les consommateurs ? Allons, le vieux monde est déjà derrière nous et la monnaie unique à portée de main qui permettra d’augmenter les prix et d’abaisser les salaires pour le plus grand bien de l’économie ».

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Laisser la place aux premières concernées

L’intersectionnalité a fait sa réapparition en France, il y a une dizaine d’années, dans les champs universitaire et militant. C’est l’analyse des structures de domination et d’exploitation autour de trois piliers : la classe, le genre et la race. Ces trois systèmes ont leurs logiques internes, mais sont aussi interconnectés dans le système capitaliste. Dans le champ syndical, le mot a du mal à s’imposer, en raison de la prédominance de l’analyse des rapports sociaux de domination et de production autour de la classe, et de l’invisibilisation du genre et de la race. Ce concept est porté de plus en plus fortement par des femmes originaires du monde post-colonial, ayant grandi dans des milieux et/ou des quartiers populaires. Par ce concept et les analyses qui en découlent, elles s’attaquent à deux écueils des milieux militants : le sexisme des camarades dans le milieu syndical, mais aussi le racisme des féministes blanches à l’égard des femmes racisées.

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