Avortement : un droit fondamental, toujours à défendre !

La lutte sociale et politique pour le droit à disposer de son corps s’ancre, en France, dans des courants féministes, néo-malthusiens et libertaires dès la fin du 19ème siècle. Elle est alors portée alors par des figures comme Marie Huot ou Nelly Roussel. Mais ces questions font longtemps débat dans le mouvement ouvrier, et ce n’est que sous la poussée des mouvements de femmes des années 1970 qu’elles entrent progressivement dans l’agenda des organisations syndicales de transformation sociale.

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Sortir de l’invisibilité, des travailleuses dans la crise du Covid 19… et après

La crise sanitaire comme sa gestion étatique et patronale amènent le mouvement social, et particulièrement le mouvement syndical, à répondre concrètement et politiquement à une situation inédite dans la société française des dernières décennies. Ce moment articule de façon saillante les axes de luttes socio-économiques et politiques portées par un syndicalisme de transformation sociale , et comme toutes les situations de crise, il éclaire des enjeux de pouvoirs révélateurs des hiérarchies sociales et des inégalités qui font système dans nos sociétés. Dans la sphère du travail, les décisions publiques et les pratiques patronales en France en cette période de crise sanitaire ne touchent pas toustes les salarié·es de la même façon, et toustes n’ont pas les mêmes outils pour les affronter sur le terrain.

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Laisser la place aux premières concernées

L’intersectionnalité a fait sa réapparition en France, il y a une dizaine d’années, dans les champs universitaire et militant. C’est l’analyse des structures de domination et d’exploitation autour de trois piliers : la classe, le genre et la race. Ces trois systèmes ont leurs logiques internes, mais sont aussi interconnectés dans le système capitaliste. Dans le champ syndical, le mot a du mal à s’imposer, en raison de la prédominance de l’analyse des rapports sociaux de domination et de production autour de la classe, et de l’invisibilisation du genre et de la race. Ce concept est porté de plus en plus fortement par des femmes originaires du monde post-colonial, ayant grandi dans des milieux et/ou des quartiers populaires. Par ce concept et les analyses qui en découlent, elles s’attaquent à deux écueils des milieux militants : le sexisme des camarades dans le milieu syndical, mais aussi le racisme des féministes blanches à l’égard des femmes racisées.

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Un Réseau de femmes migrantes à Rome

Lors des rencontres internationales des femmes en lutte, organisées au Chiapas par les femmes zapatistes en décembre 2019, les représentantes de l’Union syndicale Solidaires ont rencontré Lizet Aguilar, une jeune femme de nationalité péruvienne qui vit à Rome. Elle a participé à la création, il y a quelques mois, d’un collectif de femmes migrantes : Rete di Donne Migranti e Figlie . Prolongeant ces premiers échange, Lizet nous a présenté leur lutte, à Rome.

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L’Assemblée féministe Toutes en Grève à Toulouse

Un exemple d’auto-organisation féministe. Lors du 8 mars 2019, 4000 personnes manifestaient dans les rues de Toulouse ; du jamais vu dans la ville rose pour une manifestation féministe. Le 3 octobre 2019, 2500 personnes dénonçaient vivement les féminicides. Les 26 et 27 octobre, les premières rencontres féministes de construction du 8 mars ont affiché complet, rassemblant 200 femmes et minorités de genre. Le 23 novembre, près de 5000 personnes manifestaient à Toulouse contre les violences sexistes et sexuelles. Enfin, dans cette même ville, le 8 mars 2020 nous étions plus de 10 000 à battre le pavé ! Et tout cela n’aurait pas été possible sans l’Assemblée féministe Toutes en Grève 31, une assemblée de femmes auto-organisée.

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Des journées en intersyndicales Femmes

Nées de la rencontre, à la fin des années 1990, entre des militantes féministes de différentes organisations syndicales, ces « journées intersyndicales femmes » ont, depuis lors, continué à enrichir les syndicalistes de la CGT, de la FSU et de l’Union syndicale Solidaires par l’apport et les échanges durant deux jours, avec des chercheuses en études de genre, des militantes du mouvement social, des syndicalistes venant d’ailleurs, d’histoires de luttes ouvrières menées par les femmes.

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Les femmes ont toujours travaillé

« Les femmes sont entrées assez récemment sur le marché du travail » : une fausse évidence ? Oui, car cette affirmation repose sur un problème de taille : ne considérer comme travail que celui qui est rémunéré. Or, une bonne partie de celui exercé par les femmes ne l’est pas. La répartition sexuée des métiers, les stéréotypes de genre, mais aussi les lois « protégeant » les femmes, la séparation vie publique/vie privée : autant de phénomènes qui interfèrent. Cette rapide esquisse de l’histoire du travail des femmes met en lumière des reconfigurations importantes et les luttes qui les ont permises.

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Femmes zapatistes, luttes, rencontres et non-mixité

Le mouvement zapatiste est né dans les montagnes du Chiapas (à la frontière sud du Mexique) dans les années 1980. Dès le départ, des femmes intègrent l’armée zapatiste de libération nationale. En 1993, les femmes posent leurs conditions lors de consultations sur le soulèvement : la loi révolutionnaire des femmes. Celle-ci affirme le droit des femmes à participer à tous les niveaux de l’organisation au même titre que les hommes, à reprendre le contrôle de leurs vies et de leurs corps, et à s’organiser entre femmes. Cette loi est adoptée et les zapatistes n’ont jamais cessé de réaffirmer ces revendications.

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Féminisme et syndicalisme, je t’aime, moi non plus…

C’est dans la foulée du mouvement social de Mai 68, que va émerger ce qu’on va appeler la deuxième vague du féminisme (la première vague étant celle de la fin du 19e siècle/début du 20e siècle). Ce mouvement va poser la question de l’émancipation des femmes, de leurs revendications spécifiques et de leur oppression particulière, dans une société capitaliste et patriarcale.

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L’origine du statut du personnel de la RATP

Ce texte issu d’un travail dans le cadre universitaire, en mai 1999, n’avait jamais été publié, déposé seulement aux archives de la CGT RATP à Fontenay-lès-Briis. Il faisait partie d’une recherche plus large concernant les personnels des transports parisiens. A travers une histoire longue, la majorité des conflits qu’ont mené ces salarié.es depuis la création de leur statut en 1898 et de leur système de retraite en 1919 a été, pour l’essentiel, la défense de ces droits acquis, dès la fin du 19ème siècle. Le texte présente la situation sociale de l’époque où a été élaboré ce statut et les avantages accordés aux personnels par la municipalité parisienne d’anciens communards devenus réformistes (partisans de Paul Brousse). Il détaille ensuite les gains octroyés par le groupe Empain, concessionnaire du métro de Paris, qui était prêt à des concessions sociales pour conquérir le marché. Surtout il montre, et c’est l’objet de l’actualisation de ce texte en 2020, que les grandes luttes des travailleurs et travailleuses des transports parisiens (1919, 1947, 1953, 1995, 2007), jusqu’au conflit actuel pour la défense des retraites, avaient pour objet la défense de ce statut.

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Laissez-nous respirer

Nous reprenons ici « l’appel des familles contre l’impunité des violences policières, pour l’interdiction des techniques d’immobilisation mortelles et des armes de guerre en maintien de l’ordre ». Il servait de support à la mobilisation pour la manifestation prévue le 14 mars à Paris, dans le cadre de la Journée internationale contre les violences policières.

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Ripostons à l’autoritarisme !

20 juillet 2019, Beaumont-sur-Oise. Dans la banlieue située à 60 km de Paris, malgré les averses, en dépit des transports ralentis, 5 000 personnes se sont rassemblées pour la troisième Marche pour Adama Traoré. Sous les regards bienveillants des habitant·es et des commerçant·es, la foule compacte parcourt le chemin jusqu’au quartier de Boyenval, passant devant la gendarmerie où le jeune homme est mort trois ans plus tôt « sous le poids de trois gendarmes et d’un système ». Comme en 2018 déjà, on y trouve toutes les couleurs et toutes les tendances du mouvement social : habitué·es du cortège de tête, organisations syndicales, membres et figures de partis de gauche, collectif des Gilets noirs, cortège « queer venère », collectifs écologistes, etc. Mais le fait nouveau et historique, c’est le jaune fluo qui mouchète le cortège. Plusieurs centaines de gilets sont venus de Saint- Nazaire, d’Amiens, de Commercy, de différentes régions d’Île-de-France, sans parler des « figures » comme Jérôme Rodriguez, Fly Rider ou Priscilla Ludovsky.

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Pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté

La grève nationale interprofessionnelle a démarré le 5 décembre ; plus de trois mois, comment s’étonner que le mouvement prenne d’autres formes ? Car, telle est bien la situation : il n’est plus juste de parler de grève générale, ni généralisée ; mais gouvernement et patronat seraient bien présomptueux s’ils pensaient que le mouvement est fini.

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Gilets jaunes, On nous appelait les prisonniers politiques

En plus d’un an, près de 440 gilets jaunes ont été incarcérés pour des peines de un mois à trois ans. Cette répression carcérale a bouleversé leurs vies, celles de leurs proches et affecté tout le mouvement. À Montpellier, Perpignan, Narbonne, Le Mans et d’autres villes, Bastamag* a rencontré plusieurs prisonniers et prisonnières et leurs soutiens. Ils et elles racontent leur expérience.

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Observatoire de la discrimination et de la répression syndicales

Être syndiqué et/ou disposer d’un mandat syndical, c’est bien souvent faire l’expérience de la répression et de la discrimination. Ce déni de démocratie bénéficie trop souvent de la passivité des pouvoirs publics, alors que le droit d’adhérer à une organisation syndicale de son choix est un droit reconnu par la Constitution et que toute obstruction dans ce domaine constitue une atteinte aux droits de l’homme et du citoyen. En 2011, la Fondation Copernic, la CFTC, la CGT, FO, la FSU et Solidaires ainsi que le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature, ont créé un Observatoire de la répression et de la discrimination syndicales. Son objectif est de rendre visible un problème largement ignoré par la statistique publique, rarement pris en compte par les études menées sur le champ des relations professionnelles, purement et simplement occultée ou niée par le patronat.

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La répression à La Poste, une arme au service des contre-réformes

La Poste a été, au cours de sa longue histoire, le terrain de plusieurs épisodes de répression contre des syndicalistes combatifs, ou plus largement des agents en grève*. Ces dernières années, la répression antisyndicale n’a cessé de s’amplifier, dans ses rythmes comme dans son ampleur. Des années 1980 à aujourd’hui, les ministères des PTT puis dirigeants de La Poste ont mené bataille contre les syndicalistes (de la CGT et de SUD en grande majorité) qui refusaient, et refusent encore, d’accompagner leurs grandes « réformes » menées à marche forcée. Avec un but : faire taire la contestation des militant·es, mais surtout celle des personnels, par une politique du bâton et de la terreur. En d’autres termes, frapper fort sur les pointes avancées de la résistance, pour effrayer le plus grand nombre.

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En 2019, multiplication des atteintes graves à la liberté de la presse en France

Jamais, en France, la liberté de la presse – pourtant constitutionnelle – n’a subi autant de régressions. Depuis la loi « Renseignement » de 2015, jusqu’aux autres lois liberticides que sont les textes votés en 2018 et 2019 ; la loi sur la « Sécurité des affaires », et celle sur les « fake news », sont emblématiques d’une volonté politique de ne pas s’embarrasser de contradicteurs et/ou de gêneurs patentés que sont les journalistes.

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Collège République à Bobigny, anatomie d’une répression syndicale

Le 3 juillet 2019, devant le rectorat de Créteil, un rassemblement de près de 200 personnes exprime bruyamment son mécontentement. Ce jour-là, plus haut dans les locaux du rectorat, a lieu une commission administrative paritaire académique (CAPA) : il s’agit d’une instance, regroupant représentant·es des organisations syndicales et de l’administration, chargée d’examiner tout ce qui a trait à la carrière des agent·es. Ce jour-là, la CAPA a comme objet l’étude des « mutations dans l’intérêt du service » de plusieurs personnels du collège République, de Bobigny (Seine-Saint-Denis).

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Antifascisme contre barbarie, l’autodéfense populaire au cœur des luttes

Le 15 avril 2019, des militants antifascistes de la région parisienne ont été arrêtés, à la suite d’une confrontation de rue avec des membres des groupuscules d’extrême-droite Zouaves Paris, Milice Paris et Génération Identitaire. Cet affrontement faisait suite à une série d’agressions de la part de ces bandes fascistes au sein du mouvement des gilets jaunes, comme celle dont tout le monde se souviendra du cortège du NPA le 26 janvier à Paris. Dans cette affaire du 15 avril, les militants fascistes n’ont pas été inquiétés par la justice et l’un d’eux a même porté plainte. En revanche, plusieurs militants antifascistes ont été mis en examen et mon fils Antonin Bernanos a été placé en détention provisoire, par le juge des libertés et de la détention Charles Pratz, au centre pénitentiaire de Fresnes le 18 avril 2019.

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Construisons une sécurité sociale du XXIe siècle

« La Sécu, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ! » Depuis plusieurs décennies, ces quelques mots scandés sont un des cris de ralliement de celles et ceux qui s’opposent aux politiques gouvernementales de casse de la Sécurité sociale. Mais défendre la Sécu de 1945 ne suffit pas : il nous faut construire celle du XXIe siècle !

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