25 repères chronologiques
La présente chronologie ne prétend pas reprendre toutes les dates ou périodes qui ont marqué la vie de Solidaires depuis 25 ans. D’ailleurs, elle débute bien avant 1998, pour fournir les éléments de compréhension de notre histoire, qui est plurielle.
Professeure des écoles, syndiquée à SUD Education Val-de-Marne, Nara Cladera est membre de la Commission exécutive de la fédération des syndicats SUD Education ainsi que le Réseau syndical international de solidarité et de luttes
⬛ 1947 – La scission CGT – CGT/FO
Le 19 décembre 1947, lors d’une conférence nationale du courant syndical Force ouvrière, opposé à la mainmise du PCF sur la CGT, la scission est entérinée par 80% des voix. Le congrès constitutif de la CGT-FO se tient à Paris du 12 au 14 avril 1948. Le paysage syndical français va peut évoluer jusqu’aux prémisses des « années 68 » : outre la CGT et FO, il y a alors la CFTC, dont la majorité décidera la transformation en CFDT, en 1964 ; la minorité maintient une CFTC ; en 1946, avait été créée la CNT, présente dans plusieurs grèves en 1947 mais qui devient rapidement groupusculaire par choix dogmatiques. Depuis 1944, la CGC syndique une partie des cadres. Mais en dehors de ces confédérations, des syndicats vont le choix de l’autonomie : Syndicat national des journalistes, Fédération de l’Éducation nationale, Fédération générale des syndicats de salariés des organisations professionnelles de l’agriculture et de l’industrie agro-alimentaire, et bien d’autres syndicats qui couvrent souvent une profession, voire une entreprise. Une partie seront des syndicats « jaunes », briseurs de grève, pro-patronaux, d’autres, tout en restant durant des années centrées sur leur seul secteur y joueront un rôle de premier plan, y compris sur le plan revendicatif.
⬛ 1981 – Le syndicalisme face à l’arrivée de la gauche au pouvoir…
La Fédération générale des salariés des organismes agricoles et de l’agro-alimentaire (FGSOA), syndicat né de la scission CGT/CGT-FO de 1947/1948, pense que pour conforter des mesures progressistes avec un gouvernement de gauche, il faut « faire comme en 36 », c’est-à-dire occuper les usines, être en grève, pour obliger le patronat et le gouvernement à se mettre d’accord sur des avancées sociales. Ce syndicat estime que pour développer une lutte syndicale, il faut l’unité syndicale. Il prend donc l’initiative de contacter la CGT qui lui répond que l’unité syndicale peut se réaliser en adhérant à la CGT. Les responsables de la CFDT répondent que l’unité peut se faire en adhérant à la CFDT. Aucune confédération ne développe l’idée de pressions sociales et syndicales vers le nouveau gouvernement élu. Les responsables de la FGSOA prennent alors l’initiative de contacter d’autres syndicats autonomes et non confédérés. Des syndicats qui, en 1947/1948, avaient refusé l’asservissement aux partis politiques que supposait le choix de la CGT ou de la CGT-FO. Le 10 décembre 1981, les délégations de dix organisations syndicales autonomes se retrouvent dans une même salle pour la première fois.
⬛ 1986 – Grèves reconductibles, assemblées générales démocratiques et décisionnaires
Entre décembre 1986 et janvier 1987, les cheminots et cheminotes font une grève de 28 jour consécutive. Surtout, le mouvement est marqué par une exigence démocratique forte. Les assemblées générales de grévistes sont organisées quotidiennement, au niveau de chaque collectif de travail. Des coordinations émergent, on les retrouvera dans d’autres mouvements : les institutrices et instituteurs en 1987, les infirmières et infirmiers en 1988 … A l’animation de tous ces mouvements, il y a notamment des équipes syndicales CFDT jeunes, dont beaucoup formeront les syndicats SUD quelques années plus tard.
⬛ 1989 – Contacts du Groupe des dix (G10) avec SUD-PTT
Le Groupe des dix (G10) contacte SUD-PTT qui vient de se créer suite à l’exclusion de militant∙es de la CFDT Poste et télécommunications. La greffe avec SUD-PTT va prendre, marquant ainsi que des syndicats de culture CGT peuvent s’associer avec des syndicats de culture CFDT. Un autre syndicat, le CRC santé-sociaux, qui deviendra SUD santé-sociaux, se développe dans les mêmes conditions que SUD-PTT. En 1989, une très longue grève a lieu aux Finances qui va notamment confirmer l’indépendance syndicale du principal syndicat du G10 (le SNUI) par rapport au PS. Ces éléments vont faciliter l’arrivée de SUD-PTT. La politique du Parti socialiste et du gouvernement Mitterrand – Rocard entraîne des conséquences dans le mouvement syndical et au sein du G10. Des organisations syndicales vont se satisfaire progressivement d’un syndicalisme d’accompagnement. D’autres vont maintenir leur indépendance syndicale et demeurer fidèles à leurs revendications, quel que soit le gouvernement en place. Trois syndicats (la FGSOA, la FAT et la FMC) vont quitter le G10 en janvier 1993 et rejoindre le courant UID, qui vient de faire exploser la FEN, pour créer l’UNSA. Ceci va précipiter, en réponse, la rédaction de statuts propres au G10.
⬛ 1994 – Le syndicalisme et le mouvement social, unité indispensable
Plusieurs syndicats du Groupe des dix (dont SUD PTT, le SNUI, CRC Santé Sociaux, etc.) ont participé, en 1993, avec des équipes militantes de la gauche CFDT et des camarades de la FSU, un peu de la CGT, et des associations, etc., à la création du mouvement Agir ensemble contre le chômage (AC !). Au printemps 1994, plusieurs Marches sillonnent l’ensemble de la France et convergent à Paris clamant « Un emploi, c’est un droit ; un revenu, c’est un dû ». Ces mobilisations seront l’occasion de rapprochements entre équipes militantes de différentes organisations syndicales qui, pour la plupart, se retrouvaient déjà dans la rédaction de la revue syndicale Collectif.
⬛ 1995 – Novembre, décembre, un conflit social majeur
En décembre 1995, un conflit social important se développe dans le pays, en opposition au « plan Juppé » de réforme de la Sécurité sociale, et notamment de réforme des retraites et de l’assurance maladie. La grève est particulièrement forte dans les services publics chargés des transports en commun (SNCF, RATP, etc.). Nicole Notat et la direction de la CFDT soutiennent le gouvernement dans cette réforme. Ceci va provoquer de fortes tensions à l’intérieur de la CFDT, et aussi des divisions au sein de la « gauche CFDT » entre des équipes militantes qui pensent qu’il faut rester à la CFDT et qu’il est possible de « gagner » lors du prochain congrès confédéral, et des équipes militantes qui pensent que la bataille est désormais perdue à l’intérieur de la CFDT. Ces dernières quittent la CFDT et constituent de nouveaux syndicats ou de nouvelles fédérations qui vont souvent prendre l’appellation SUD et qui vont demander à rejoindre le Groupe des Dix.
⬛ 1997 – Les Marches internationales contre le chômage et la précarité
Parties de différentes régions de l’Europe, et aussi de Tanger, ces marches aboutissent à une grande manifestation à Amsterdam. Plusieurs organisations Solidaires contribuent à leur réussite en participant activant à l’organisation ; des militantes et militants Solidaires sont au départ de certaines marches, comme celle de Tanger, d’autres effectuent des étapes ; la présence Solidaires est massive à Amsterdam.
⬛ 1998 – Congrès constitutif de l’Union syndicale Groupe des dix
Les 14 et 15 janvier 1998 se tient le congrès constitutif de l’Union syndicale Groupe des dix à La Plaine Saint-Denis. En novembre 1995 s’était tenue à Saint-Ouen une assemblée générale regroupant les représentant∙es de 13 syndicats nationaux et fédérations pour tester des projets de statuts et de règlement intérieur, en particulier le fonctionnement au consensus. Le premier congrès officiel de 1998 entérine ce fonctionnement.
Malgré les différences de culture entre « les SUD » et « les non SUD », l’ensemble des organisations s’engage dans des orientations communes claires. Ainsi, le Groupe des dix et plusieurs organisations membres participent à la création d’ATTAC en 1998. Les 19 et 20 novembre 1998 se tient une assemblée générale des G10 locaux où 110 militantes et militants représentent 28 G10 locaux, montrant la volonté de construire des structures de base locales interprofessionnelles.
⬛ 2001 – Le G10 devient Solidaires
En juillet 2001, se tiennent les manifestations de Gênes, un des moments forts de l’altermondialisme (forums sociaux, contre-sommets, etc.).
Le deuxième congrès se tient les 21 et 22 novembre à la Maison des syndicats de Créteil. Après des débats, l’adoption de l’identifiant « Solidaires » est acceptée par l’ensemble des organisations nationales. C’est la marque que la période de questionnement entre « les SUD et les non SUD » est désormais tournée : nous sommes tous Solidaires. Au cours de ce congrès, « nous constatons que nous parvenons à élaborer ensemble des débuts d’alternatives dans de nombreux domaines, que nous formulons des revendications concrètes partagées et que nous sommes souvent d’accord sur les stratégies syndicales à mener, tout ceci par notre fonctionnement au consensus ».
⬛ 2003 – Nouvelles arrivées d’équipes CFDT
Le nouveau soutien de la confédération CFDT à la contre-réforme des retraites du gouvernement, entraîne une crise au sein de la CFDT. Nombre de collectifs militants décident de rompre et de rejoindre la CGT, Solidaires ou pour une partie moindre la FSU. Ceci amène un renforcement notable de certaines fédérations (SUD-Rail, SUD Santé Sociaux, …) et une présence nouvelle de Solidaires dans certains secteurs (par exemple, le SPASMET, syndicat majoritaire à la météorologie nationale, rejoint au G10 Solidaires.
⬛ 2006 – Représentatifs dans la fonction publique
Solidaires obtient la représentativité dans la Fonction publique fin 2006 par une décision du Conseil d’Etat, ce qui va nous permettre de siéger au Conseil supérieur de la Fonction publique d’État par un décret du 1er mars 2007. Cette représentativité donne accès à de nouveaux droits et moyens syndicaux. Solidaires Fonction publique obtient un deuxième siège suite aux élections professionnelles de 2011, confirmé par la suite.
⬛ 2008 – Un syndicalisme revendicatif et internationaliste
Le 4ème congrès de Solidaires se tient à Saint-Jean-de-Monts en juin 2008. Ce congrès (le premier en province, et le premier organisé principalement par une équipe militante locale) est perçu par les participantes et les participants comme le premier « vrai » congrès de Solidaires. Le travail sur le dossier revendicatif y est largement développé. L’homogénéité de l’organisation Solidaires est ressentie par la plupart des participantes et des participants au congrès. Des délégations invitées nombreuses interviennent en tribune (autres organisations françaises, européennes, internationales). La présence de délégations étrangères marque l’engagement international de Solidaires qui jouera un rôle déterminant dans la constitution d’un Réseau syndical international de solidarité et de luttes en 2013.
⬛ 2009 – La place des Solidaires locaux
Un congrès extraordinaire en octobre 2009 acte la place politique donnée aux Solidaires locaux qui ont désormais le droit de vote en Congrès et en Comité national. L’homogénéité de Solidaires se constate aussi dans les avis partagés entre les organisations nationales (syndicats et fédérations) et les structures locales (Solidaires locaux). Dans de nombreux domaines, le développement de l’Union syndicale Solidaires se fait par les Solidaires locaux et par leur ancrage sur le terrain. Les Solidaires locaux sont aussi le lieu d’expérimentation et de mise en pratique de l’activité interprofessionnelle pour les militantes et les militants.
⬛ 2010 – Encore une contre-réforme des retraites
Le mouvement de protestation contre la réforme des retraites débute en mars. Il donne lieu à 14 journées de manifestations et grèves soutenues par l’ensemble des organisations syndicales qui dénoncent le relèvement de 60 à 62 ans de l’âge légal de départ à la retraite et le relèvement de l’âge où un travailleur ou une travailleuse obtient une pension à taux plein, qui passe de 65 à 67 ans. Le mouvement s’étalera sur quasiment toute l’année 2010.
⬛ 2012 – Une manifestation nationale Solidaires
En mars 2012, Solidaires organise sa première manifestation nationale sous ses propres et seules revendications et couleurs. 6 000 camarades manifestent à Paris. Cette première manifestation « Tous ensemble, mais Tous seuls », apparaît comme un signe de majorité de l’organisation Solidaires. Plutôt que de regimber contre l’attentisme des autres organisations syndicales, l’Union syndicale Solidaires se démontre qu’elle peut prendre seule une initiative, et la réussir. Mais le bilan met aussi en avant les limites d’une telle initiative.
⬛ 2013 – Constitution du réseau syndical international de solidarité et de luttes
Fort de son engagement internationaliste, l’Union syndicale solidaires a joué un rôle très actif dans la construction du Réseau syndical international de solidarité et de luttes après la rencontre syndicale internationale en mars 2013 de Saint-Denis qui a rassemblé plus de 200 militant∙es d’une soixantaine d’organisations d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Ce réseau mondial rassemble des organisations, courants, tendances ou réseaux syndicaux, avec des histoires, des cultures politiques différentes, mais avec des pratiques assez proches et qui partagent la double volonté d’organiser des luttes pour la défense des revendications immédiates des travailleurs et travailleuses, et pour transformer radicalement la société.
⬛ 2014 – Les capitalistes nous coûtent cher
C’est le thème de la campagne menée, dans la durée, par l’Union syndicale Solidaires. Il s’agit, à travers des tracts, affiches, articles, journaux, etc., de produire du matériel à diffuser sur les lieux de travail, faisant le lien entre les revendications immédiates et les privilèges des exploiteurs, entre les luttes quotidiennes et la construction d’un rapport de force ouvrant vers un changement radical de société.
⬛ 2016 – Contre la loi Travail et son monde
De mars à septembre, un long mouvement social s’oppose à la loi Travail du gouvernement Hollande. Une de ses particularités est l’ancrage très fort dans les « petites villes ». A partir du mouvement social né des manifestations et grèves organisées par les organisations syndicales, se créé Nuit debout, forum de discussions. En septembre et octobre 2017, le mouvement anti-loi Travail réapparaît, pour protester contre la casse du code du travail par ordonnances, engagée par le gouvernement Macron.
⬛ 2017 – Les vingt ans des journées intersyndicales Femmes
Créées à l’initiative du G10/Solidaires, de la FSU, de la CGT (et de quelques syndicats de la CFDT à l’époque), ces journées qui se situent chaque année autour du 8 mars (Journée internationale de luttes pour les droits des femmes), sont un rendez-vous incontournable pour les militantes (et quelques militants) souhaitant faire coïncider leurs militantismes syndical et féministe. C’est un moment de formation, de débats et d’échanges où chercheuses, universitaires et syndicalistes d’ici et d’ailleurs prennent le temps de se poser et de réfléchir à l’impact du patriarcat dans leur vie de tous les jours et les moyens de luttes et d’actions à mettre en œuvre pour le combattre. En 2027, ce seront les 30 ans…
⬛ 2018 – Les Gilets jaunes
Le mouvement des Gilets jaunes démarre au dernier trimestre 2018 et percute le syndicalisme. Il ne s’agit ni de mythifier, ni de glorifier, encore moins d’ignorer, un mouvement qui, durant des mois, a irrigué la société française. L’Union syndicale Solidaires ne tombe pas dans le piège de la dénonciation, au contraire des premières interventions de la CGT par exemple. Organisation autonome de celles et ceux qui ne vivent que de leur travail, le syndicalisme ne peut se contenter de regarder et commenter les mouvements sociaux ; qui plus est, lorsque ceux-ci remettent en cause, certes, non sans contradictions, des pans entiers du système politique et économique mis en place par la bourgeoisie depuis plus de deux siècles. Par son ancrage en dehors des métropoles, le mouvement des Gilets jaunes interpelle aussi le syndicalisme quant à son implantation au plus près des territoires, sur le plan interprofessionnel.
⬛ 2019 – La grève contre la retraite à points
Initiée par l’intersyndicale RATP, dont Solidaires Groupe RATP, relayée activement par SUD-Rail et l’intersyndicale SNCF, une campagne de plusieurs mois est menée pour préparer la grève reconductible interprofessionnelle qui commence le 5 décembre. Grâce aux grévistes, le projet ne sera pas appliqué : le mouvement a tenu jusqu’au début 2020 et au confinement pour cause de COVID.
⬛ 2020 -Le COVID et « le jour d’après »
Le confinement qui débute en mars est une situation inconnue jusqu’alors. Les équipes Solidaires adaptent leur fonctionnement, la vision s’impose dans le paysage syndical. Pour répondre aux salarié∙es, Solidaires met en place une ligne directe accessible à tous et toutes, sept jours sur sept ; des camarades de divers fédérations, syndicats nationaux et Solidaires départementaux s’impliquent dans le processus. Le Réseau syndical international de solidarité et de luttes résume ainsi la situation : « les capitalistes n’ont pas inventé la pandémie de COVID-19 ; mais ils sont responsables de son extension, de sa durée et des effroyables conséquences à l’échelle planétaire ». Dans la suite de cette crise, les mouvements d’émancipation sont confrontés à des campagnes conspirationnistes ; le syndicalisme n’est pas épargné.
⬛ 2021 – L’Alliance écologique et sociale en action
Prolongeant Plus jamais ça !, l’Alliance écologique et sociale est née en janvier 2020 de la volonté de syndicats et d’associations environnementales de changer les termes du débat et de défendre une vision profondément sociale et environnementale de notre société. Le collectif a été lancé par les Amis de la Terre, ATTAC, la CGT, la Confédération paysanne, FSU, Greenpeace France, Oxfam France et l’Union syndicale Solidaires. De nombreuses autres organisations l’ont rejointe ensuite. La CGT s’en est retirée, nationalement, en juillet 2023. En 2021, ce qui se nomme encore Plus jamais ça !, organise « Le Salon à la ferme » promouvant des alternatives au productivisme du Salon de l’agriculture ; le collectif s’implique aussi dans des luttes en entreprises, telle celle de la papeterie La Chapelle-Darblay ; ultérieurement, l’AEC sera très présente dans les luttes contre les méga-bassines ou pour le développement du fret ferroviaire.
⬛ 2022 – 4ème rencontre du Réseau syndical international de solidarité et de luttes en France
Après Saint-Denis en 2013, Sao Paulo en 2015, Madrid en 2018, la quatrième rencontre se tient à Dijon, en avril 2022. La cinquième aura lieu à Sao Paulo, en 2023 ; la prochaine est prévu à Milan, en 2025. Dans la suite immédiate de la rencontre, un premier convoi syndical du Réseau, avec deux militantes et un militant Solidaires, part pour l’Ukraine, apporter un soutien matériel, financier et politique aux syndicats indépendants. Le soutien aux mouvements sociaux qui résistent à l’occupation militaire de l’impérialisme russe et qui luttent contre les attaques envers les droits des travailleurs et travailleuses organisées par le gouvernement et le patronat ukrainiens, se poursuit dans la durée.
⬛ 2023 – Un mouvement national interprofessionnel qui dure six mois
Débutée le 19 janvier, la lutte contre la énième contre-réforme des retraites, couvre tout le premier semestre. L’intersyndicale, rassemblant CFDT, CGT, FO, CFTC, CGC, UNSA, Solidaires et FSU, reste unie. Mais son appel à « durcir le mouvement en mettant la France à l’arrêt dans tous les secteurs le 7 mars », n’a pas été suivi à la hauteur nécessaire et la loi est votée fin mars.
Après le massacre de civil∙es israélien∙nes le 7 octobre, l’État raciste et colonisateur d’Israël relance la guerre qu’il mène depuis des années contre le peuple palestinien, organisant un génocide à Gaza. Solidaires participe activement aux manifestations organisées en France.
La lutte contre tous les racismes est toujours au cœur de l’action de Solidaires. Les mobilisations unitaires contre la loi dite « immigration », fin 2023 et début 2024, en témoignent. Mais pour Solidaires, l’antiracisme, ce sont aussi les grèves des travailleurs et travailleuses sans-papiers. Déjà en 2008 et 2009, de nombreuses grèves avaient eu lieu. Solidaires les avait soutenus et avait pris en charge plusieurs piquets de grève. Ces luttes n’ont pas cessé par la suite. Du 11 juin 2019 au 16 janvier 2020, les sans-papiers de Chronopost à Alfortville (94) menèrent une longue grève, victorieuse. Coordonnée avec RSI à Gennevilliers (92) et DPD au Coudray-Montceau (91), une nouvelle grève démarra à Chronopost Alfortville le 7 décembre 2021 ; elle était toujours en cours début 2024, 27 mois plus tard.
⬛ Nara Cladera
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